MYLENE FARMER -- AINSI SOIT JE...

Paroles: Mylène Farmer -- Musique: Laurent Boutonnat


L´HORLOGE



Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible

Dont le doigt nous menace et nous dit "Souviens-toi!"

Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d´effroi

Se planteront bientôt comme dans une cible;



"Le Plaisir vaporeux fuira vers l´horizon

Ainsi qu´une sylphide au fond de sa coulisse;

Chaque instant te dévore un morceau du délice

A chaque homme accordé pour toute sa saison.



Trois mille six cent fois par heure, La Seconde

Chuchote: Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix

D´insecte, Maintenant dit; Je suis Autrefois,

Et j´ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!



"Remember! Souviens-toi, prodigue Esto memor!

(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)

Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues

Qu´il ne faut pas lâcher sans en extraire l´or!



"Souviens-toi que le temps est un joueur avide

Qui gagne sans tricher, à tout coup! c´est la loi

Le jour décroit; la nuit augmente, souviens-toi!

Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.



"Tantôt sonnera l´heure oú le divin Hasard,

Où l´auguste Vertu, ton épouse encor vierge,

Où le repentir même (oh! la dernière auberge!)

Où tout te dira: Meurs, vieux lâche! il est trop tard!"


SANS CONTREFAÇON Puisqu´il faut choisir A mots doux je peux le dire Sans contrefaçon Je suis un garçon Et pour un empire Je ne veux me dévêtir Puisque sans contrefaçon Je suis un garçon Tout seul dans mon placard Les yeux cernés de noir A l´abri des regards Je défie le hasard Dans ce monde qui n´a ni queue ni tête Je n´en fais qu´à ma tête Un mouchoir au creux du pantalon Je suis chevalier D´Eon Puisqu´il faut choisir A mots doux je peux le dire Sans contrefaçon Je suis un garçon Et pour un empire Je ne veux me dévêtir Puisque sans contrefaçon Je suis un garçon Tour à tour on me chasse De vos frequentations Je n´admets pas qu´on ménace Mes résolutions Je me fous bien des qu´en-dira-t´on Je suis caméléon Prenez garde à mes soldats de plomb C´est eux qui vous tueront Puisqu´il faut choisir ...
ALLAN Pauvres poupées Qui vont qui viennent (Allan Allan) Pouvre fantôme Etrange et blême (Allan Allan) J´entends ton chant monotone La nuit frissonne (Allan Allan) J´entends ton coeur fatigué D´avoir aimé (Allan Allan) D´étranges rêveries comptent mes nuits D´un long voyage où rien ne vit D´étranges visions couvrent mon front Tout semble revêtu d´une ombre L´étrange goût de mort S´offre mon corps Saoûle mon âme jusqu´à l´aurore L´étrange Ligeia renait en moi De tout mon être je viens vers toi! Masque blâfard Tu meurs ce soir (Allan Allan) Masque empourpré De sang séché (Allan Allan) D´où vient ta peur de néant Tes pleurs d´enfant (Allan Allan) Qui sont les larmes De tes tourments? (Allan Allan) D´étranges rêveries comptent mes nuits D´un long voyage où rien ne vit D´étranges visions couvrent mon front Tout semble revêtu d´une ombre L´étrange goût de mort S´offre mon corps Saoûle mon âme jusqu´à l´aurore L´étrange Ligeia renait en moi De tout mon être je viens vers toi!
POURVU QU´ELLES SOIENT DOUCES EH MEC! Ton regard oblique En rien n´est lubrique Ta maman t´a trop fessé Ton goût tu revers N´a rien de pervers Et ton bébé n´est pas fâché Ton kamasutra A bien cent ans d´âge Mon Dieu que c´est démodé Le nec plus ultra En ce paysage C´est d´aimer les deux cotés Ta majesté Jamais ne te déplaces! Sans ton petit oreiller A jamais je suis Ton unique classe Tout n´est que prix à payer Tu fais Ah! des Oh! Derrière ton ouvrage Quand mon petit pantalon Debout et de dos Sans perdre courage Dénude tes obsessions Tu t´entêtes à te foutre de tout Mais pourvu qu´elles soient douces D´un poète tu n´as que la lune en tête De mes rondeurs tu es K.O.! Tu t´entêtes à te foutre de tout Mais pourvu qu´elles soient douces D´un esthète tu n´as gardé qu´un "air bête"... Tout est beau si c´est "Vue de dos"! OK! Prose ou poésie Tout n´est que prétexte Pas la peine de t´excuser Muse au égérie Mes petites fesses Ne cessent de t´inspirer Je fais des Ah! des Oh! Jamais ne me lasse Par amour pour un toqué Ne faut-il pas que Jeunesse se passe A quoi bon se bousculer? Tu t´entêtes à te foutre de tout...
LA RONDE TRISTE Please let me dream Let me scream I feel sad Please let me dream Let me scream Let me die I love you I love you I do love you I love you I love you I do love you
AINSI SOIT JE Bulle de chagrin Boule d´incertitude Tant de matins Que rien ne dissimule Je veux mon hiver M´endormir loin de tes chimères Je sais bien que je mens Je sais bien que j´ai froid dedans Bulle de chagrin Boule d´incertitude De nos destins Nait que solitude Tu dis qu´il faut du temps Qu´aimer n´est pas un jeu d´enfant Je sais bien que tu mens Mais je suis si seule à présent Ainsi soit Je Ainsi soit Tu Ainsi soit Il Ainsi moi je Prie pour que Tu Fuis mon exil Mais quel espoir Pourrais-je avoir Quand tout est noir? Ainsi soit Je Ainsi soit Tu Ainsi soit ma vie Tant pis. Bulle de chagrin Boule d´incertitude Deux orphelins Que le temps défigure Je voudrais mon hiver M´endormir loin de tes chimères Tu sais bien que je mens Tu sais bien que j´ai froid dedans Ainsi soit Je Ainsi soit Tu Ainsi soit Il Ainsi moi je Prie pour que Tu Fuis mon exil Mais quel espoir Pourrais-je avoir Quand tout est noir? Ainsi soit Je Ainsi soit Tu Ainsi soit ma vie Tant pis.
SANS LOGIQUE Si Dieu nous fait à son image Si c´était sa volonté Il aurait dû prendre ombrage Du malin mal habité Qui s´immisce et se partage L´innocence immaculée De mon âme d´enfant sage Je voudrais comprendre De ce paradoxe Je ne suis complice Souffrez qu´une autre En moi se glisse Car sans logique Je me quitte Aussi bien satanique Qu´angélique Si chaque fois qu´en bavardages Nous nous laissons dériver Je crois bien que d´héritage Mon silence est meurtrier inheritance Vous me découvrez blafarde Fixée à vos yeux si tendres Je pourrais bien par mégarde D´un ciseau les fendre De ce paradoxe Je ne suis complice Souffrez qu´une autre En moi se glisse Car sans logique Je me quitte Aussi bien satanique Qu´angélique
JARDIN DE VIENNE Petit bonhomme Ne sourit plus La vie en somme T´as bien déçu Ton corps balance Au vent du soir Comme une danse Un au revoir Monte sur l´abre Comme un oiseau Pour que ton âme Monte plus haut Petit bonhomme S´est endormi Comme une pomme On t´a cuelli Ta tête penche Est-ce pour me voir? Au loin balance La corde noire Monte sur l´abre Comme un oiseau Pour que ton âme Monte plus haut Baia iaiaia, baia iaiaia "Ce soir j´ai de la peine Il s´est pendu Dans un jardin de Vienne." Monte sur l´arbre Comme un oiseau Pour que ton âme Monte plus haut
DÉSHABILLEZ-MOI Déshabillez-moi, déshabillez-moi Oui, mais pas tout le suite, pas trop vite Sachez me convoiter, me désirer, me captiver Déshabillez-moi, déshabillez-moi Mais ne soyez pas comme, tous les hommes, trop pressés. Et d´abord, le regard Tout le temps du prélude Ne doit pas être rude, ni hagard Dévorez-moi des yeux Mais avec retenue Pour que je m´habitue, peu à peu... Déshabillez-moi, déshabillez-moi Oui, mais pas tout le suite, pas trop vite Sachez m´hypnotiser, m´envelopper, me capturer Déshabillez-moi, déshabillez-moi Avec délicatesse, en souplesse, et doigté Choisissez bien les mots Dirigez bien vos gestes Ni trop lents, ni trop lestes, sur ma peau Voilà ça y´est, je suis Frémissante et offerte De votre main experte, allez-y... Déshabillez-moi, déshabillez-moi Maintenant tout de suite, allez vite Sachez me posséder, me consommer, me consumer Déshabillez-moi, déshabillez-moi Conduisez-vous en homme Soyez l´homme... Agissez! Déshabillez-moi, déshabillez-moi Et vous... déshabillez-vous!